L'essence de la Femme au monde

L’attitude méprisante envers la Femme ne peut être banalisée. Ce mépris constitue, depuis la nuit des temps, un fait anthropologique majeur : la Femme est toujours considérée, dans beaucoup de cultures, comme un être inférieur. Or, dans de nombreuses circonstances, elle révèle sa véritable nature : un être pourvu de qualités profondes, d’intuition et d’empathie, souvent supérieures à celles de l’Homme. En témoigne notamment son rôle dans l’accueil de l’enfant. Lors d’un Colloque à l’UCL intitulé « Plaisirs et douleurs au féminin », en 1990, nous avons rappelé que  

« c’est la Femme qui, après lui avoir donné naissance, parfois au risque de sa vie, introduit l’enfant à l’altérité. Quand elle sourit à son enfant, elle lui communique sa propre joie de vivre. Plus : le sourire est l’expression, au niveau du corps, d’une participation immédiate, sans intermédiaire, de la joie d’être ensemble. Par son sourire elle signifie que la vie, malgré les angoisses et les échecs, vaut la peine d’être vécue – et d’être transmise. En apprenant à son enfant à parler, la mère lui donne l’aide, le support, l’impulsion décisive qui lui permettront de repérer, en dehors du champ duel originaire, de nouveaux objets pour son désir. S’éclaire ainsi l’un des traits spécifiques de l’être-femme-au-monde : son rôle est de soutenir la jouissance de l’être. »

Fait troublant : thérapeutes et cliniciens constatent, partout dans le monde, que là où la femme est l'objet de graves formes de mépris, le conjoint souffre souvent d’un problème d'identité sexuelle, d'angoisse, voire de tendances paranoïaques.